C’est un fait : qu’elle soit majeure, mineure et même dentaire, une intervention chirurgicale doit être précédée d’un arrêt du tabac. “C’est en tout cas ce que nous recommandons à tous nos patients, sauf si évidemment il s’agit simplement de vous faire enlever un grain de beauté sous anesthésie locale”, explique Philippe Cuq, Président de l’Union des Chirurgiens de France. Très bien, mais pourquoi, exactement ?
Des problèmes de cicatrisation et de surinfection
Tout d’abord, et de nombreuses études le prouvent, fumer gêne la cicatrisation : “Oui, les gens qui fument cicatrisent plus mal que les autres, et ce pour tous les types d’interventions. Il faut donc arrêter de fumer avant et ne pas reprendre juste après”, confirme Philippe Cuq.
Mais ce n’est évidemment pas tout : les fumeurs/fumeuses présentent également des facteurs de risques cardiovasculaires et pneumologiques importants. “Il peut s’agir d’une bronchite chronique, de lésions coronariennes ou d’une artérite des membres inférieures. Et au décours d’une intervention, cela peut entraîner certaines complications liées à ces pathologies, comme une surinfection broncho-pulmonaire. Surtout si vous avez été opéré sous anesthésie générale, Pourquoi ? Parce que dans certains cas, comme une opération de l’abdomen, vous aurez plus de mal à respirer après l’intervention. Mais c’est aussi vrai pour tout ce qui concerne le système coronarien.” Et bien sûr, une pathologie antérieure ne fera donc qu’aggraver le problème.
Combien de temps faut-il arrêter de fumer avant une intervention ?
“Déjà, je recommande aux gens d’arrêter de fumer définitivement, répond d’emblée le chirurgien. Et pas seulement la cigarette. Cela vaut aussi pour le cannabis, auquel nous sommes de plus en plus confrontés.”
Mais quid de celles et ceux qui ne souhaitent pas décrocher pour de bon ? “Je dirais qu’arrêter de fumer au moins un mois avant l’opération, c’est mieux. Il faut savoir que dans certains pays, les gens ne sont même pas opérés s’ils continuent à fumer !” L’idée étant toutefois, vous l’avez compris, de ne pas profiter de la relative tolérance du système français, et de ranger votre paquet le plus longtemps possible pour éviter de prendre des risques inutiles.