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Thrombose veineuse : quels sont les signes ?

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On différencie des thromboses veineuses et des thromboses artérielles (artère du cœur, artère du cerveau par exemple).

Une thrombose veineuse est la formation d’un caillot de sang dans une veine. Le nombre de cas de thromboses veineuses par an en France est estimé à 100 000. Dans la majorité des cas, cette thrombose veineuse se situe au niveau des jambes. Il existe deux types de thrombose :

-la thrombose veineuse superficielle qui touche le réseau veineux superficiel, appelée aujourd’hui paraphlébite et non plus phlébite.

-la thrombose veineuse profonde qui touche le réseau veineux profond.

“Les thromboses veineuses liées au vaccin contre la Covid, notamment le vaccin AstraZeneca, sont atypiques. Les veines qui se bouchent alors ne sont pas celles qui se thrombosent habituellement et ne sont pas celles des membres inférieurs”, souligne le Dr Ariel Toledano, médecin vasculaire et phlébologue (Paris).

Profonde ou superficielle : quelle différence ?

La thombose veineuse superficielle touche les veines sous la peau, alors que la thrombose veineuse profonde concerne les veines profondes, celles qui sont insérées plus près des artères. “La majorité des thromboses veineuses superficielles apparaissent dans un contexte de varices, informe le Dr Ariel Toledano, qui précise qu’une varice sur 10 évolue en thrombose variqueuse”.

Le risque d’embolie pulmonaire, complication grave des thromboses lorsque le caillot remonte vers l’artère pulmonaire, est moins fréquent avec une thrombose veineuse superficielle qu’avec une thrombose veineuse profonde.

Signes et symptômes d’une thrombose veineuse

Les signes d’une thrombose sont principalement une jambe gonflée, rouge et douloureuse au niveau du pied, du creux de genou, du mollet, de la cuisse (douleur spontanée ou à la palpation). “Lorsqu’il s’agit d’une thrombose veineuse superficielle le cordon de la veine apparait rouge, chaud, gonflé”, précise le Dr Ariel Toledano. La thrombose veineuse peut s’accompagner d’une légère fièvre.

Si la thrombose veineuse profonde touche le mollet, la personne concernée peut ressentir une vive douleur lorsqu’elle relève le bout du pied vers le genou (signe dit “de Homans”). La thrombose veineuse profonde peut être asymptomatique.

Les facteurs de risque

Le premier facteur de risque d’une thrombose veineuse est l’âge. “Avant 40 ans, le risque de thrombose est de 1 sur 10000, après 75 ans, il est de 1 sur 100”, informe le médecin.

Le deuxième facteur de risque est l’obésité. Plus on est en surpoids et plus on a de risque d’avoir une thrombose veineuse. “Les personnes ayant des troubles de la coagulation, un cancer solide ou un lymphome, une maladie de Hodgkins, celles ayant des antécédents de thrombose, des maladies inflammatoires ont aussi plus de risques de faire une thrombose veineuse tout comme celles ayant subi une intervention chirurgicale, tout particulièrement orthopédique (prothèse de hanche, prothèse de genou…) et celles qui sont immobilisées“, indique le Dr Ariel Toledano.

Autres facteurs de risque de thrombose veineuse: la contraception oestrogénique, les traitements de stimulation ovarienne dans le cadre de FIV, les traitements substitutifs de la ménopause. La grossesse ainsi que les 6 semaines après l’accouchement sont une période à risque de thrombose veineuse. Les longs voyages en voiture, en train et surtout en avion (air sec et pressurisé) entrainent également un risque de thrombose veineuse.

“En revanche, les personnes ayant une insuffisance veineuse n’ont pas plus de risque de faire une thrombose veineuse profonde”, précise le Dr Toledano.

Pilule et risque de thrombose

La contraception oestroprogestative augmente le risque de thrombose. Le risque vasculaire des contraceptifs oestroprogestatifs est similaire quelle que soit la voie d’administration (pilule, patch, anneau vaginal). Ce risque de thrombose augmente avec l’âge et le tabagisme. C’est pourquoi la contraception oestroprogestative est contre-indiquée chez les femmes qui ont des facteurs de risque cardiovasculaire : antécédents personnels ou familiaux d’accidents cardiovasculaires, tabagisme, surpoids, diabète, hypertension artérielle, migraine, âge supérieur à 35 ans.

Vaccin Covid et risque de thrombose: ce qu’il faut savoir

Le risque de thrombose avec certains vaccins Covid à base de virus modifié inactivé dont celui d’AstraZeneca est extrêmement rare, de l’ordre de quelques cas sur un million. “Le mécanisme de cette thrombose est différent de celle des thromboses que l’on voit classiquement. Il s’agit d’une thrombose d’origine immunitaire en rapport avec un trouble de l’auto-immunité. Le système immunitaire se retourne vers la personne et entraîne une destruction des plaquettes ce qui augmente la coagulation et crée un risque de caillots”, informe le médecin.

Les personnes ayant des troubles de la coagulation n’ont pas de contre-indication à ces vaccins car ce n’est pas le même mécanisme d’action que les autres thromboses”, rassure le Dr Ariel Toledano. Qui tient aussi à rappeler que le risque de thrombose avec le vaccin est très modéré par rapport au risque de thrombose avec la Covid : “30 à 40% des personnes qui font une forme grave de Covid ont une thrombose voire une embolie pulmonaire.”

Femmes enceintes et risque de thrombose

“Le risque de thrombose veineuse est multiplié par 5 pendant la grossesse, indique le médecin. Ce risque est en rapport avec l’explosion du taux d’hormones dans le sang et la modification de l’hémodynamique dans l’organisme lors du premier trimestre et car le bébé appuie sur les veines au niveau de l’utérus lors du troisième trimestre“, explique-t-il.

Diagnostic des thromboses

Le diagnostic d’une thrombose veineuse est clinique et basé sur l’interrogatoire (douleur localisée, type de veine, contexte…). “Il existe différents scores de diagnostic”, précise le Dr Ariel Toledano. Un écho-doppler est réalisé pour visualiser le caillot et de voir sa localisation exacte ainsi que son diamètre, son étendue, ce qui est important à savoir pour le traitement. “Cet examen permet aussi de voir en cas de thrombose veineuse superficielle s’il y a une thrombose veineuse profonde associée”, informe le médecin.

Traitements, prise en charge

“Le traitement consiste en la prise d’anti-coagulants : les Anticoagulants Oraux Directs (AOD) se sont substitués aux anti-vitamine -K. Ils sont faciles à gérer et ne nécessitent pas forcément une hospitalisation. Ils nécessitent juste de vérifier la fonction rénale”, informe le Dr Ariel Toledano. Le traitement a une durée de 3 à 6 mois selon l’importance de la thrombose. Il peut être prolongé en fonction du contexte ou de facteurs de risque associés. Le port de bas de contention est une mesure essentielle associée au traitement.

Si une personne qui a une thrombose a du mal à respirer, une douleur thoracique, signes d’embolie pulmonaire, elle est hospitalisée.

Complications

“Le caractère dangereux de la phlébite est lié à son risque d’évolution vers une embolie pulmonaire, qui est la troisième cause de mortalité d’origine cardiovasculaire après les infarctus et les accidents vasculaires cérébraux (AVC)”, explique ce médecin vasculaire.

“Nous distinguons les thromboses veineuses profondes proximales (veines iliaque ou fémorale) et les thromboses veineuses profondes distales. Plus une thrombose veineuse profonde est proximale et plus le risque de migration d’un caillot et donc d’une embolie pulmonaire est important”, souligne le Dr Ariel Toledano. Sur 100 000 cas de thrombose 10 000 évoluent vers une embolie pulmonaire.

L’autre risque de complication d’une thrombose veineuse profonde est le syndrome post-phlébitique. “Les veines se sont dégradées chez des personnes pas très bien traitées pour une thrombose ou qui n’ont pas porté leurs bas de contention: la peau change de couleur, devient plus foncée, la jambe présente des plaies, des ulcères, un œdème, elle est très fragile, décrit le médecin. Ces troubles trophiques post-phlébitiques entraînent un handicap à la longue”, prévient-il.

Prévention des thromboses veineuses

La prévention des thromboses veineuses repose sur:

  • Une bonne hydratation. “Boire beaucoup rend le sang plus fluide avec moins de risque de faire des caillots”, explique le Dr Ariel Toledano.
  • Le port de bas de contention si vous avez des facteurs de risque avant de prendre l’avion par exemple
  • Marcher ou faire des mouvements de flexion/extension des chevilles et de contraction des mollets lors d’un voyage long, notamment en avion
  • Perdre du poids si vous êtes en surpoids
  • La prise d’un anti-coagulant en comprimé ou en injection avant un moment précis à risque comme un voyage en avion ou en cas d’immobilisation si vous avez déjà eu une thrombose veineuse.

Sources :

  • Interview (mai 2021) Dr Ariel Toledano, médecin vasculaire et phlébologue (Paris), auteur du Guide pratique de la maladie veineuse thromboembolique, Editions Med-Line, 2019 et de 30 jours pour avoir de belles jambes, Editions In Press, 2017.
  • Thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire, Collège des Enseignants de Médecine vasculaire et Chirurgie vasculaire

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